Existe-t-il une loi qui interdise l’échec ?
Au-delà, il ne s’agit plus d’une simple peur, mais d’une véritable allergie à l’échec. La conséquence d’un ratage n’est plus alors de l’ordre du déplaisir, de l’affliction: les études conduites dans ce domaine montrent que c’est la honte qui est au cœur du problème, c’est-à-dire cette émotion violente qui nous amène à nous percevoir, à la suite d’un échec, non pas seulement incompétent, mais globalement déficient et indigne.
Comment savoir s’en tenir au «suffisamment bon» sans se dévaloriser pour autant? Comment savoir si «on en a fait assez»? Comment ne déclencher son logiciel de perfectionnisme qu’à bon escient, aux bons moments? Et comment l’éteindre rapidement dès qu’il est devenu absurde et inutile?
La sagesse des humains ordinaires que nous sommes, c’est d’accepter l’imperfection, chez les autres comme chez soi: elle n’est pas toujours preuve de laisser-aller ou de médiocrité.
Accepter l’imperfection, c’est aussi la preuve que le goût de la vie l’a emporté sur l’obsession de l’image de soi… Arrêter son travail quelques instants pour parler à un ami, regarder le ciel, respirer, rentrer chez soi un peu plus tôt pour profiter de ses enfants, est-ce intelligence ou médiocrité?
Il y a sans doute dans la plupart des existences de la place pour tout: pour l’excellence à certains moments, et pour l’intelligence de vie à d’autres.
À ce moment-là, l’échec sera considéré comme une invitation et une incitation au courage des recommencements!
D’après Christophe André — Petites histoires d’estime de soi