Petit journal des sources et de la Joie de vivre

Joie

« Bonjour Joie ! ». Tu es venue ce matin, inopinée, lumineuse, imprenable…

Pourquoi ce matin ? Est-ce parce que l’Aurore colore de ses doigts roses mauves le ciel et la campagne endormie que je contemple seule dans la maison silencieuse ?

Quelquefois, le soleil qui se lève me donne seulement un sentiment d’urgence devant tout ce qu’il y a à faire. Les mêmes événements peuvent me procurer un sentiment d’allégresse ou au contraire de tension… Vais-je pouvoir tout assumer ?

Quand je suis toute prête et disponible devant ce qui m’arrive, je me sens dire tout haut : « Bonheur, bonheur ! » Et toi peut-être, Joie, tu arriveras par surcroît, comme un don. Bien sûr, je te reconnaîtrai, tu es sœur du bonheur, tu n’es pas le bonheur.

O Joie, comment te faire venir en moi, dans les moments de doute, de tristesse, quand mes proches vont mal, ou que le monde est à feu et à sang ? Si je te convoque, c’est sûr, tu ne seras pas au rendez-vous ; ton habitude est plutôt de survenir, ou alors, peut-être restes-tu cachée en moi, pour apparaître, petite flamme de confiance et d’espérance lorsque tu le juges bon…

Quelquefois, j’ai envie de te comparer à une petite fille, insouciante et rieuse, généreuse, et imprévisible aux jugements tout faits.

La joie serait-elle le signe que la Vie a réussi ? Il est difficile de savoir, avant, ce qui va faire réussir la Vie ; et peut-être la joie arrive-t-elle comme une signature, merveilleuse : « Bravo, tu as servi la Vie ! ».

En effet, si par une parole, un sourire, un geste, nous avons pu faire naître sur le visage ou dans les yeux de l’autre une lueur de joie, celle-ci vous revient en boomerang et monte en vous, irrésistible.

Celui qui sait chanter sa joie, la propage et renouvelle la sienne.

Une cantate de Bach s’intitule : « Que ma joie demeure ». Cette incantation montre bien que la joie n’est pas gagnée pour toujours, et ne va pas de soi.

On dit que Dieu est Amour, j’aimerais bien qu’IL soit Joie, Joie éternelle, Eternelle Joie, sinon l’éternité serait bien longue, surtout vers la fin.

D. Béhaghel, Extraits.

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