Les verres déformants nous empêchent de voir la réalité telle qu’elle est…
C’est à travers les verres déformants de notre personnalité et de notre histoire que nous voyons toujours les choses non pas telles qu’elles sont, mais telles qu’elles nous semblent être. Nous ne voyons jamais les choses clairement ou objectivement, mais toujours à travers un brouillard qui s’interpose, fait de sympathies et d’antipathies, de partis-pris et blessures, d’obsessions et de manières d’être propres à chaque individu.
Comment pouvons-nous espérer voir un jour les choses et les gens tels qu’ils sont si ce n’est en parvenant à nous débarrasser de cette part d’erreur personnelle ? Comment pourrions-nous acquérir davantage de connaissance, et en particulier de cette connaissance qui nous parvient à travers l’intuition, ou perception directe, plus qu’à travers l’intellect, tant que la personnalité est en travers du chemin ? La soi-disant intuition d’un homme sous le contrôle de sa personnalité n’est qu’une manifestation de ses blessures et de ses partis-pris, rien de plus…
Nous grandissons avec une combinaison particulière de talents, de centres d’intérêt et de défenses qui rend chacun de nous absolument unique. La mobilité de notre attention finit par se limiter à nos préoccupations acquises ; avec ce glissement, notre lien essentiel avec notre environnement et avec autrui est oublié et relégué dans la vie inconsciente.
Heureusement, notre personnalité acquise vient à s’affaiblir, faisant la place à une aspiration à trouver le « moi » véritable, comme une invitation à rentrer à la maison. On y redécouvre une personnalité simple et mûre, qui a la capacité de se connecter à sa Profondeur et d’y puiser l’Essentiel…
Constatons qu’un adulte fait la preuve de sa maturité lorsqu’il oriente ses talents et ses compétences au service du bien commun.
D’après Helen Palmer – l’Ennéagramme.