La rose est « sans pourquoi ? »
Ce que j’entends, c’est que la rose ne vit pas pour être regardée, admirée, respirée.
Elle a sa raison d’être en elle-même, indépendamment de ce qu’elle apportera ou pas aux humains. Et peut-être est-ce à cause de cette absence de désir qu’elle est une fécondité. Etre ce qu’elle est et doit être, rien de plus.
Je transpose : Ma vie, toute ma vie, n’existe pas seulement en fonction des rôles qu’elle joue, des projets qu’elle tente de réaliser, de l’aura qu’elle récolte auprès d’autrui. Elle a sa valeur au delà de tout cela. Sa seule responsabilité est de témoigner de ce qui l’anime au plus intime, le reste ne lui appartient pas, sinon elle n’est que représentation. Le théâtre fini, c’est le trou noir.
Il s’agit rien de moins que d’exister par soi dans la vérité et l’authenticité, sans souci maladif de fécondité qui n’est pas le but mais seulement une conséquence possible. Aujourd’hui, je suis dans la situation de receveur, cependant ma manière actuelle de donner consiste-t-elle à vivre ma situation dans le consentement à ce qui est et dans la paix qui en résulte
Extraits de « Quand la maladie ramène à l’essentiel » Jacques Musset Ed. Siloé