La médecine anthroposophique
Je suis médecin pratiquant la médecine allopathique.
Celle-ci est nécessaire et c’est notre devoir de médecin de continuer à s’intéresser aux découvertes qui sont faites et qui enrichissent la connaissance des remèdes des médecines parallèles.
J’ai vite pris conscience, lors de la première approche de la médecine de campagne, que la médecine allopathique avait des limites malgré les traitements prescrits, les patients ne guérissaient pas réellement, surtout dans les maladies chroniques, et à cause des traitements, ils présentaient d’autres pathologies. J’avais fait disparaître le symptôme, et la maladie revenait.
J’ai pourtant un profond respect pour la médecine allopathique qui peut sauver des vies avec les antibiotiques, la cortisone, les techniques de réanimation ; je déplore par contre que nos méthodes thérapeutiques homéopathiques et anthroposophiques ne soient pas utilisées aussi par tous les médecins à côté de la médecine allopathique.
De plus, la médecine allopathique a tendance à considérer que la maladie a pour cause les « autres » (virus, bactéries, parents, collègues, société) contre lesquels on s’arme pour combattre. Elle oublie de rechercher pourquoi l’organisme est malade, pourquoi ce patient va attraper un virus et pas tel autre patient ? Et si l’on cherchait la cause en nous ? Et puis, à quoi sert la maladie ? Par le remède allopathique, on essaie de l’éliminer sans se poser la question de pourquoi elle est là, à quoi elle sert ?
La médecine anthroposophique. Elle s’intéresse à l’homme total.
Elle nous montre les relations que l’homme peut avoir avec la plante, l’animal, les minéraux, les métaux. Comment chacun de nos organes correspond à un métal ou une planète… Voilà donc notre homme entre ciel et terre, ce microcosme dans le macrocosme qu’est l’univers. Elle nous montre comment s’articule tout cela, le tout animé par les pensées, les sentiments et la volonté de chacun. Elle nous montre comment la maladie est due le plus souvent à une dysharmonie entre les différentes enveloppes corporelles (les corps subtils), et que guérir c’est y remettre de l’ordre.
Je n’oublierai jamais l’émerveillement de la découverte, qui donnait un sens à mes intuitions profondes, inscrites en moi dès l’enfance.
Lors d’une consultation de médecine anthroposophique, on observe et on écoute le patient, on laisse vivre en nous essentiellement son « je », ses émotions, ses ressources vitales, on voit de quelle manière il gère ses sentiments, ses pensées, sa volonté d’agir ; de quelle façon s’interpénètrent ses différents corps. C’est une consultation vivante. À nous ensuite de trouver le processus de la nature qui va permettre au patient de se guérir du déséquilibre qu’il présente. Cela nécessite de notre part un long travail de connaissance et d’apprentissage de la méthode méditative, d’approche des processus de la nature.
Ce n’est pas important de dire au patient que, médecin homéopathe, je pratique la médecine anthroposophique. Ce n’est pour moi qu’un moyen de rejoindre le patient.
Un médecin enthousiaste.