Qu’est-ce que la générosité ? Concrètement, cela se traduit par le fait donner sans attendre quelque chose en échange. Cela se traduit surtout par des gestes.
Et la générosité, est-ce de l’amour ?
Certes ! C’est le nom qu’on donne à l’attitude fondamentale de la construction de chacun : l’ouverture à ce que nous apporte l’autre, même lorsque cet apport nous paraît inquiétant, voire dangereux. Savoir recevoir… Toute rencontre comporte un risque. Etre généreux, c’est affronter ce risque.
Ce comportement devrait être si commun, si ordinaire, que l’on ne devrait même pas avoir à en parler. La générosité est aussi nécessaire à la réalisation de notre personne que la respiration ou l’alimentation sont nécessaires à la survie de notre organisme.
Utopie ?
Ce qui pose problème aujourd’hui c’est le choix d’accepté par notre culture de l’individualisme, c’est-à-dire de la fermeture sur nous-mêmes. Nous savons bien que notre organisme est incapable de subsister longtemps s’il ne reçoit pas de l’énergie venant du monde extérieur. Nous devrions comprendre avec la même évidence que le déroulement de notre aventure intérieure nécessite des apports qui, pour l’essentiel, viennent des autres humains.
L’ouverture à l’autre, assimilée ici à la générosité, est une attitude fondée sur le réalisme : Certes, la rencontre peut être un échec, au sens où l’échange cherché n’a pu se réaliser, mais cet échec est lui-même porteur de leçon. Ne pas confondre échec et défaite.
D’une rencontre nous attendons des merveilles : si ces merveilles ne sont pas souvent au rendez-vous, le résultat final, différent de ce qui était espéré, peut se révéler plus riche que prévu. J’ai peu à peu appris que l’apport le plus précieux provient souvent des interlocuteurs les plus lointains, ceux dont l’approche a été la plus difficile tant le langage commun était réduit.
Extraits de « Nouvelle petite philosophie » – Albert Jacquard.
Maintenant, savez vous répondre à la question « qu’est-ce que la générosité ? »
